02/02/2008
Hier soir, je suis allé sous le grand pont illumine qui traverse le Mékong (le plus en aval des ponts chinois) et il y a là un espace pour les guinguettes et les karaokés. Mais il n’y avait pas grand monde et j’ai choisi un resto où il n’y avait personne ! J’ai commandé un arrière de poulet grillé aux herbes et des pousses de bambous fraiches. Avec mon arrière de poulet, on m’a aussi donné la tête… Le poulet était très bon et parfumé ; quant aux pousses de bambous, (c’est la première fois que j’en mange et qui ne sont pas en boite), elles étaient cuites à la vapeur, croquantes et gouteuses. J’ai dormi comme une souche. Surement la récupération de la nuit dans le bus.
Aujourd’hui, Je prends le car pour Ganlanba 橄榄坝 (ou Menghan 勐罕), un bourg à 30 km au sud de Jinghong, sur les rives du Mékong, et là, je loue un vélo avec l’aide d’un jeune rencontré dans le car. Mes fesses avaient encore le souvenir de la précédente promenade, car, bien que le vélo soit bien meilleur, avec une bonne selle et des vitesses, à la longue, je souffre

… Tout d’abord je traverse le fleuve avec un petit ferry pour aller voir l’autre partie de la ville qui est plus traditionnelle : les maisons sont pratiquement toutes en bois, sur pilotis avec des toits en tuiles bien pentus. Je détaille une construction nouvelle : pas un clou ! Que des poutres ajustées, et prises dans un jeu de tenons et mortaises. Ici ce sont les Dai qui dominent. Les femmes portent une robe serrée en fuseau, aux couleurs très vives, en soie ourlée de fils d’or formant des dessins géométriques. Dans ce village, il y a plusieurs temples dont un assez majestueux, mais qui parait à l’abandon. Un autre encore plus grand est en construction un peu plus loin.
Après avoir retraversé le fleuve, je parcours la campagne : il y a des plantations de bananiers à perte de vue. Des ouvriers agricoles taillent et empaquettent des régimes de bananes, alors que les camions attendent sur le bord de la route qu’on les remplisse de cartons. Dans un camion, il y a des cartons pleins, avec dessus imprimé « Produce of Ecuador« … Bizarre, bizarre…
De retour en ville, je me cale dans une gargote qui étale ses chaises au soleil sur le trottoir et je sirote un jus d’ananas pressé. Retour à Jinghong où la fille du Forest Cafe n’est pas là. Alors en attendant je suis au resto Thai devant un poulet aux carottes, sauce noix de coco… Le temps est très agréable. Je vais rester dans la région jusqu’au 07/02 à vadrouiller calmement dans les environs.
Mes pieds vont bien, car il n’y a plus d’humidité ici, même s’il y a quelques averses. Et dans ce coin de la Chine, il ne gèle pas !
Après un message inquiet venu de France, je rassure mes lecteurs :
« C’est vrai que les informations à la télé ne parlent que des intempéries, des interventions de l’armée, etc. La région où il y a le plus de problèmes, c’est justement là où j’étais, et j’ai bien vu qu’elle n’est pas habituée à ce genre de températures et qu’elle n’a pas de moyens pour y faire face, les gens étant laissés à eux-mêmes. J’ai eu le nez fin de l’avoir quittée à temps … Quant aux trains de Canton à Hongkong, pas de soucis : c’est pratiquement comme le métro. Donc pas de quoi être inquiet. »
Après Internet, je passe au Forest Café. J’y retrouve Sara et elle m’annonce qu’elle me propose un trek « repérage de trek ». C’est à dire une randonnée de deux jours qu’elle n’a jamais faite et mais dont elle a entendu parler, et qu’elle voudrait bien ajouter à son catalogue. Il y a un couple d’étudiants de Shanghai qui s’est inscrit à ce repérage. Je dis ok et je marchande le prix qui passe de 500 à 400 Y/2j. Elle me dit que c’est vraiment cheap, mais comme je suis un ancien client… En fait, elle ne se rappelle plus de moi, mais quand je lui raconte le jeu des cris d’animaux qu’on avait fait en veillée avec les villageois qui avaient trouvé ça plus rigolo que les jeux à la télé, ça lui déverrouille une case de sa mémoire, et du coup elle m’a à la bonne. Le couple d’étudiants passe au Cafe et on fait connaissance : le garçon est jeune, timide et frêle, et, sa copine, au caractère plutôt affirmé et jovial, se présente d’un « Bonjour ! ça va ? » avec un accent impeccable. Mais, c’est tout ce dont elle se rappelle de ses cours de français… Heureusement, elle pratique un parfait anglais !