14/12/2007

Rude journée !

Je loue les services d’un motor-tricycle (tuktuk) pour aller dans un hameau perché en haut de magnifiques rizières en terrasse. Une mauvaise piste creusée à flanc de montagne met à l’épreuve mon dos et aussi ma tête qui cogne contre les parois du landau… Le conducteur de la moto, arrive à un croisement au bout d’une heure de cahots, m’explique que je dois continuer à pied sur 4 km par la piste qui monte. Alors je râle et lui explique que notre accord était qu’il m’amène jusqu’en haut. Il me dit que s’il m’amène là-haut, il faudra rajouter des sous. Je m’énerve – un peu – (cette course est déjà assez chère comme ça), une femme qui passe par là s’en mêle, le type téléphone à je ne sais qui, puis m’amène tout de même au bout de la piste (ou presque car à certains endroits il faut que je descende et que je pousse, le gars, par mauvaise volonté évidente mettant son engin dans les fondrières boueuses…).

Le village de Batad

Le bout de la piste est un col d’où l’on surplombe Batad, le hameau entouré des fameuses rizières. Celles-ci s’organisent comme un amphithéâtre assez escarpé. L’originalité de ces terrasses, c’est qu’elles sont entièrement construites en pierres : des kilomètres de murs de pierres retiennent les champs.

Une autre originalité : pour effectuer la première croissance du riz, celui-ci n’est pas semé serré comme on le voit ailleurs. Ici on garde quelques épis non égrenés, et on les pose couchés à même le sol boueux, en rangs serrés, et les grains germent encore sur leur tige…

Les habitations traditionnelles sont sur pilotis avec tantôt des toits de chaume de riz, tantôt en taule, mais toujours en forme de pyramide pointue avec un genre de cheminée à la place de la pointe. Il y a quelques statuettes traditionnelles posée au pied des maisons et parfois d’énormes crânes de bovins locaux.

Je me promène pendant 5h, pour descendre du col vers les champs et les rizières puis une belle chute d’eau, et retour. C’est assez raide, et je sue toutes les toxines accumulées.

Ma guide dans les rizières

Une femme m’a suivi un bout de temps car elle voulait me servir absolument de guide et j’ai finalement accepté car l’itinéraire qui passait chez les gens n’était pas évident. Au retour, j’ai bu un pot chez sa fille qui tient une petite buvette à un point de vue. Cette femme (23ans) a le teint plutôt maladif. En fait, elle avait accouché de son quatrième enfant il y a un mois (un beau bébé) et s’en remettait tout juste. Le grand a 7 ans, puis 5 puis 3. Elle n’en souhaite plus d’autre car elle veut « avoir un peu de temps pour elle ». Son mari travaille à fabriquer des meubles dans un bled qui est à quatre heures de route (par temps sec…). Il revient ramener sa paye tous les mois. Les enfants vont à l’école, dans un beau bâtiment qui surplombe les rizières. Aux Philippines, l’enseignement à l’école primaire se fait moitié moitié en tagalog et en anglais.

Le retour en tricycle est ralenti par une crevaison. La totale pour le chauffeur…

A l’hôtel, le temps de laver mon linge, et tout le monde est déjà au courant de l’incident avec le chauffeur.

A propos de linge, je ne savais pas que ma chemise en jean déteignait, ce qui fait que mon marcel est bleu. Ça fait un peu schtroumpf, mais ces étrangers sont parfois si bizarres…