07/02/2008

J’ai tout mon temps ce matin pour faire mes sacs. Alors que, dehors, ça pétarade ferme, je trie mes affaires : les poubelles sont pleines… et mon gros sac gonflé à bloc ! 19 kg sur la balance du check-in de l’aéroport. Le petit sac, 7 kg seulement… J’ai pris un taxi pour y aller, et il a un peu majoré le prix du fait des fêtes… Dans la salle d’attente de l’aéroport, les télés braillent un opéra joué par des chanteurs chinois.

Sur le tarmac de Jinghong

Dans l’avion, une déco spéciale nouvel an (guirlandes, lampions, affiches) accueille les passagers. On aura droit à une mini bouteille d’eau. L’avion décolle au milieu d’une immense bananeraie. Dans les collines, les lignes de plantations d’hévéas régulièrement tracées selon les courbes de niveau forment comme d’immenses empreintes digitales. On survole Jinghong et un peu le Mékong. Ma voisine écoute son portable en douce alors que des annonces de les fermer ont été faites… Dans un grand virage au-dessus des faubourgs de Kunming, l’avion décroche un peu… En bout de piste, il y a une dizaine de batteries anti aériennes cachées sous des bâches.

Les avenues sont désertes, mais un bus 67 attend au terminus de l’aéroport et part immédiatement presque à vide. Je suis le trajet sur la carte. Arrivé à la hauteur de la grande avenue où je devrais descendre, il n’y a pas d’arrêt de bus ! Je dois attendre pour descendre, et râle intérieurement : je devrais faire 1 km à pied pour y revenir. Je ne sais pas ce qui gouverne l’esprit de celui qui a dessiné le plan des lignes de bus, mais ne pas faire un arrêt à l’endroit où il y a une concentration d’hôtels, me semble étrange. A moins que le syndicat des taxis soit puissant… Sur le trajet de l’hôtel, je me fais arroser les pieds par un camion municipal qui égrène des notes de happy birthday. Ceux qui les reconnaissent ont les pieds secs. Accueil sympa à l’hotel Camelia, où je prends un lit dans un dortoir. Un type dort alors qu’il est 15h… Je range mon sac sous clé et je sors en ville.

Sur la place du Peuple, il y a une grande animation : c’est à croire que tous les montagnards du Yunnan sont descendus à la capitale.

Tout le monde ne rigole pas

Et pour une fois, la place mérite son nom. La foule se traine parmi les BBQ sauvages, les vendeurs de pastèques, de pâte de soja grillée, de pop-corn, etc. Au pied d’un grand bâtiment, la foule regarde une ronde de gens qui dansent au son d’une musique traditionnelle. Plus loin des groupes serrés de spectateurs s’agglutinent autour de comédiens amateurs ou improvisés, souvent des couples qui s’échangent comme à la comédie des saynètes ou des propos chantés, et ça fait bien rire tout le monde. Des joueurs de cartes, d’échecs, d’instruments anciens, les commentaires des spectateurs font tous grand bruit et c’est la cacophonie. Plus loin des cireurs de chaussures succèdent aux masseurs… Le public curieux, parfois en costume de fête de leur région, ouvre des yeux ronds. C’est la fête ! Pourtant il n’y a rien d’organisé : les groupes se font, se défont au gré des amateurs.

La foule continue son flot sur la grande avenue piétonne où les grands magasins sont ouverts. Je fais quelques courses à Carrefour qui est plein à craquer ; puis je me promène dans d’autres quartiers, mais là, les rues sont vides et les magasins fermés. Je rentre à l’hôtel.