26/01/2008
Ce matin, le car est arrivé à la gare routière de Baoshan à 4h30 ; nuit noire, il pluviote. J’ai mal dormi, bien qu’ayant eu une bonne place (couchette supérieure, rangée du milieu, à l’avant) et que c’était un bus non-fumeur. Le voyage a commencé par un DVD violent dont j’entendais les hurlements malgré mes boules Q. Et le bus s’est arrêté plusieurs fois… Et cette histoire de comment revenir à temps à Canton m’a aussi préoccupé.
Alors que la plupart des voyageurs restent dormir dans le car, je descends pour assouvir un besoin pressant, mais pas moyen de trouver des toilettes, vu que l’intérieur de la gare routière est bouclé… j’ai confié à un arrière d’autocar mes réserves de la nuit…Puis je casse la croute avec un jus de fruit et des gâteaux secs, et ensuite, je fais le tour du pâté de maison. La seule boutique ouverte est un cybercafé rempli de jeunes dont une bonne dizaine dorment face à leur écran !! Je retourne au bus pour prendre mon gros sac, et je m’installe devant un écran jusqu’à 6h30. Pas moyen de réserver un billet d’avion par internet, car ma carte bancaire n’est pas acceptée. Je relève tout de même les éléments d’un vol Kunming-Guangzhou pour le 9/02 à 780 Y (75 €) ce qui n’est vraiment pas exorbitant pour cette période de fêtes.
La gare routière est enfin ouverte, je laisse mon gros sac et vais me balader en ville : il y un endroit à visiter : un parc dans une moyenne montagne avec des temples et autres curiosités. Je n’ai pas de chance : il pleut. Mais la température est correcte (17°). Des escaliers interminables grimpent dans la forêt, et, alors que le jour se lève, des gens se promènent ou font leur gymnastique du matin. Au bout de l’escalier il y a un parc de jeux pour enfants et un vrai avion de chasse un peu abimé et je me demande bien pourquoi il est là. Il y a quelques restes de temple un peu laissés à l’abandon : de l’herbe pousse entre les tuiles. Ambiance mélancolique.
En redescendant, j’entre dans le super hôtel ***** pour une virée aux toilettes, lorsque je vois qu’il y a un bureau de réservation de transport. Quelle galère pour faire comprendre ce que je veux à la fille que visiblement je dérange ! Je lui mets sous le nez les coordonnées que j’avais relevées, je remplis un formulaire, je lui confie mon passeport pour mon nom, je sors mon dictionnaire, rien n’y fait… à la fin elle interpelle un client chinois et c’est grâce à lui que j’ai pu obtenir mon billet d’avion. Enfin, un souci de moins.
Retour à la gare routière pour prendre un bus qui va a Tengchong 腾冲, une ville à mi-chemin entre Bao Shan et la frontière birmane. Cette ville est réputée pour ses volcans et ses sources thermales. 4 heures de car sur 160 km d’une route montagneuse, dans la brume et la pluie. Encore des DVD dans le bus, une histoire abracadabrantesque d’enlèvement d’enfant… Tout le monde dort !
A la descente du bus, juste en face de la gare routière de Tengchong, je trouve un hôtel, un vrai, avec tout ce qu’il faut pour 40 Y (après marchandage). La pièce fait bien 30m², sdb chaude etc. Et il y a les deux garçons de l’hôtel qui ne demandent qu’à m’aider : ils me donnent une carte de la ville, m’expliquent les endroits à voir et les bus à prendre. Et internet est à ma disposition ! Je remplis deux sacs plastiques de linge sale et sors pour aller en ville (c’est assez éloigné : 4 km, mais il y a un bus très pratique). Je dépose mon linge dans une laverie où les machines à laver sont immenses et pareil pour repasser les draps (celle-ci fait 3 m de large ! tu parles d’un fer à repasser !).
Puis au hasard de mes pas, je rentre dans une agence immobilière : il y a en vitrine des maquettes d’immeubles et d’appartements.

Personne ne parle anglais et on est assez surpris de me voir là ! Je me renseigne sur les prix : un appartement de 143m², F4 avec 2 wc sdb 400.000 Y soit 38.000 €. On m’offre le thé et des graines de tournesol et on papote sur les prix du m² à Paris et à Shanghai (20 000 Y).
Je continue ma route (il pleut toujours) et arrive à une porte monumentale fortifiée et surmontée d’un kiosque qui fait aujourd’hui salon de thé, mais qui fut un poste de surveillance. Au-delà, une rue à l’ancienne (c’est habilement restauré), avec beaucoup de boutiques d’antiquités, d’arts, et surtout de jade. Cette ville est réputée depuis des siècles pour être spécialisée dans la taille du jade venant de Birmanie.
Dans une des boutiques, un artisan est en train de tailler un pendentif : même matériel qu’un dentiste ! Et même travail de précision. Je le regarde avec curiosité. Je demande des prix, et sa femme sort à ma demande des pendentifs représentant les signes du calendrier chinois. Je donne les dates de naissance de la famille et elle me sélectionne un serpent (Alex), un chien (Vero), une chèvre (Max), et un rat (moi). Et après marchandage, (prix divisés par 2), j’enfouis dans mon sac mon lot de souvenirs. Arrive un gars parlant bien l’anglais et que l’artisan avait appelé en aide au téléphone. Je leur demande où je peux manger dans le coin (il est 7h) et ils m’amènent dans une gargote améliorée. Discussion avec le cuisinier pour lui expliquer ce que je souhaite : des tranches de jambon fumé revenues avec des poivrons verts, du sauté de choux-fleurs, du riz et une bière ; ils marchandent le prix pour moi, 25 Y !! Les plats sont copieux et délicieux !
Retour à l’hôtel en taxi qui veut me faire payer 10 alors que le gars m’avait bien expliqué que le tarif avant 23h était de 5. Quand le taxi a vu mes cinq doigts bien écartés, il se marre et on démarre en trombe !!!