20/01/2008

Aujourd’hui, petite journée : il s’agit de revenir à Liu Ku. Voyage sans problème. Le début de la journée, sous la douche tiède tendance froide, puis dehors sous la pluie glacée, n’annonce rien de bien. Le car est à l’heure, mais des passagers plus malins que d’autres sont allés là où il était garé, pour s’installer aux bonnes places avant eux.

On descend la vallée et, progressivement, la pluie s’arrête, la brume se lève, la température remonte dans le bus (car ici, s’il y a l’air conditionné froid, il est impossible d’avoir le chauffage). A propos de chauffage, alors qu’il ne fait pas plus de cinq degrés dehors, les échoppes, voire les magasins plus cossus ne ferment pas leur devanture, et on est en plein courants d’air pour manger ou faire ses courses. Tout de même, dans les restaus, on met à la disposition des clients une cuvette remplie de charbon de bois, et tu te cales ça entre les pieds, et ça peut aller. Mais même dans les hôpitaux (lors d’un arrêt pipi, c’est le seul endroit potable que j’ai trouvé…), ce n’est pas chauffé et il y a des courants d’air partout.

Vers midi, soupe de nouille bien chaude et épicée. Le long de la route, il y a de grandes publicités peintes en couleurs vives, mais celles concernant les sociétés sont plus grandes et plus fraiches que les slogans en rouge du Parti.

Arrivée à 16h avec le soleil de retour ! A la gare routière, je m’explique laborieusement avec la guichetière pour avoir une couchette dans un bus pour Kunming, en bas, près de la fenêtre, et mais pas au fond, lorsqu’une panne d’électricité plante les ordinateurs et la lumière… La guichetière en profite pour faire sa caisse et se tirer ! Elle est remplacée par une autre au guichet voisin et qui commence délivrer des billets aux gens qui se bousculent en tendant leur argent sous son nez. Un peu d’adrénaline m’aide à couper leur file, à repousser une femme et les autres qui étaient arrivés après moi, et à l’aide de mes deux sacs, je protège mon territoire et exige mon billet pour Kunming, qu’elle me donne de mauvaise grâce en remplissant et découpant une tonne de papiers bien tamponnés (ce qui doit remplacer l’ordinateur…). En fait, je ne sais même pas quelle est ma place…

Je fais un tour en ville, passe par le marché où j’achète des clémentines. La vendeuse me tend trois doigts en me criant un truc. Je remplis un sac qu’on pèse : ça fait un kilo. Elle m’explique que ça ne va pas et complète jusqu’à un kilo et demi et me dit que ça fait six yuan. Donc, ici, l’unité de mesure de base est la livre et demie… Je vérifie avec d’autres clients, ça se passe pareil.

Apparemment, la panne d’électricité concerne la ville entière et des commerçants ont sorti des générateurs pour leur magasin ; ça doit donc être courant (ha ha). Pourtant, le long de la vallée, il y a tant d’usines hydroélectriques ?!  La rue principale (la rue du Peuple) très commerçante, est remplie de piétons qui baguenaudent, hélés par des cireurs de chaussures. On est dimanche est on est descendu des montagnes pour venir flâner en ville. Parmi les magasins qui sortent de l’ordinaire, un magasin de fringue à la mode : il y a deux mannequins dont les habits masculins se rapprochent de nos mousquetaires et ceux de la femme de la marquise de Pompadour. Ce sont de habits de mariage. C’est un peu décalé quand on vient des montagnes !

Jeune Yi faisant son marché

Sinon, traditionnel marché spontané de paysannes venant écouler leur récolte de fruits, légumes, de saucisses, voire de quart de porc fumé. Il y a aussi pleins de gargotes où les marmites géantes fument. J’opte pour un petit restau musulman qui sert du bœuf en sauce avec du riz. Excellent !

A la nuit tombante, retour à la gare routière où c’est la bousculade à la lumière des bougies et des phares des cars. Après une heure de confusion, on m’indique mon car : il s’agit d’un car pas tout neuf, et ma place est bien en bas et près de la fenêtre, mais au fond. Cependant, là, on n’est que quatre pour cinq petites places, ce qui fait qu’on est à l’aise. Ici pas de fumeurs ; sans doute une consigne du chauffeur. A la sortie de Liu Ku, arrêt à un poste militaire : à la lumière de la torche électrique, on nous demande nos papiers. Pour moi, traitement spécial : on note les données de mon passeport sur un grand livre. Pour les autres, en plus du contrôle d’identité, on fouille les bagages et soulève les matelas et oreillers…